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Grand Âge : Relever le défi de la Dignité face au "Naufrage"

Humanitaire

L'expression de Charles de Gaulle, souvent citée, selon laquelle « La vieillesse est un naufrage », résonne comme une sentence. Bien qu'elle ait été prononcée par le Général en référence particulière à l'affaiblissement du Maréchal Pétain et à sa compromission avec le régime de Vichy, elle a conservé, dans l'imaginaire collectif, une connotation sombre quant à la réalité du grand âge. Elle évoque la perte progressive, l'écroulement des facultés et de l'autonomie.

Cependant, si la vieillesse est une étape inéluctable de la vie marquée par la fragilité, elle ne doit pas être subie comme un désastre. Aujourd'hui, notre société doit s'élever contre cette fatalité et faire de l'accompagnement du grand âge un enjeu de dignité et d'humanité.

L'Impératif de la Dignité et de l'Accompagnement
Accompagner nos aînés, en particulier ceux qui connaissent la perte d'autonomie, exige un engagement éthique profond. La dignité est le socle de cet accompagnement. Elle implique de :

Reconnaître l'individu : Chaque personne âgée, même dépendante, conserve son histoire, sa personnalité et ses droits. L'accompagnement doit être individualisé, respectant les choix, les habitudes et le rythme de vie de l'aîné, dans la mesure du possible.

Assurer la Bientraitance : Les récents scandales révélant des maltraitances en établissements pour personnes âgées (EHPAD) ont douloureusement rappelé l'urgence d'une bientraitance généralisée. Celle-ci passe par des conditions matérielles et humaines suffisantes, un personnel formé, valorisé et en nombre adéquat, capable d'offrir des soins, mais aussi une écoute et une présence véritables.

Préserver l'Intimité : Le grand âge, surtout en institution, ne doit pas rimer avec la perte de l'intimité. Respecter l'espace personnel, le corps lors de la toilette, la confidentialité des informations et le droit à une vie affective et sociale sont des aspects cruciaux de la dignité.

Bannir le Jugement, Embrasser la Fragilité
Le « naufrage » de l'autonomie et de la santé ne doit jamais entraîner le jugement moral de la personne. La dépendance et la faiblesse physique ou cognitive, loin d'être une faute, sont des réalités de la condition humaine.

Le non-jugement face à la dépendance : Il est essentiel de ne pas réduire nos aînés à leur perte d'autonomie. Le rôle de la société, des familles et des soignants est d'accepter et de compenser cette faiblesse sans jamais la stigmatiser. L'attitude doit être celle de la sollicitude, et non de la pitié ou de l'infantilisation.

Protéger la vulnérabilité : La perte d'autonomie, notamment cognitive (maladies neurodégénératives), expose au risque d'abus et de négligence. La société doit mettre en place des dispositifs de protection juridique (tutelle, curatelle) et sociale efficaces pour sécuriser les biens et l'intégrité morale et physique des plus fragiles.

Un Lien Intergénérationnel Protecteur
Le défi du grand âge n'est pas seulement celui du soin ; c'est un défi sociétal et intergénérationnel. Protéger nos anciens, c'est aussi reconnaître la richesse qu'ils représentent et leur place dans la transmission.

Le rôle des proches aidants : Les familles jouent un rôle fondamental. Elles doivent être soutenues et reconnues dans leur engagement souvent épuisant. Les dispositifs de répit et d'aide à domicile sont vitaux pour éviter l'épuisement des aidants et maintenir un cadre de vie familier le plus longtemps possible.

Un nouveau regard sur le vieillissement : Pour que la vieillesse ne soit pas perçue comme un naufrage, il faut changer notre regard. Il est nécessaire de valoriser l'expérience, la mémoire et le lien social que les aînés peuvent encore apporter, même en situation de grande dépendance.

La fin de vie est un temps de grande fragilité qui requiert une attention particulière. L'accès aux soins palliatifs et à un accompagnement global est un droit fondamental pour que chacun puisse bénéficier de la meilleure qualité de vie possible jusqu'au terme de son existence.

En somme, face à la réalité de la déchéance physique que le Général de Gaulle a pu observer et nommer « naufrage », notre réponse collective doit être celle de l'engagement inconditionnel pour la dignité. C'est le miroir de notre humanité.

Phil Tchang


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