Guérir l’autre ou se guérir soi ? Le paradoxe des thérapeutes non alignés

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Le phénomène des thérapeutes en quête de réparation personnelle
Il n’est pas rare de constater que certains professionnels de la thérapie ou de l’accompagnement se lancent dans ce métier non pas uniquement par vocation, mais aussi — et parfois surtout — pour tenter de résoudre leurs propres blessures ou carences. Derrière un discours maîtrisé et une posture rassurante de "spécialiste", se cachent parfois des fragilités profondes, des déséquilibres intérieurs ou des questionnements non résolus.
Un alignement parfois fragile
Ces thérapeutes, malgré leur expertise théorique et leur capacité à guider les autres, peuvent trahir un manque d’alignement entre ce qu’ils prônent et ce qu’ils vivent. Leurs interventions, bien que structurées, peuvent manquer de profondeur ou d’authenticité, car elles sont teintées par leurs propres projections ou leurs besoins inconscients de validation. Pour un observateur attentif, ces failles se perçoivent à travers des incohérences, une rigidité dans l’approche, ou une difficulté à incarner pleinement les valeurs qu’ils enseignent.
Des soins à l’impact limité, voire néfaste
Lorsque le thérapeute n’a pas fait le travail sur lui-même, ses interventions risquent de manquer de justesse et de résonance. Les soins ou conseils prodigués peuvent alors être porteurs d’une "basse vibration" — c’est-à-dire d’une énergie peu alignée, voire charriant des blocages ou des schémas non transformés. Pour le receveur, cela peut se traduire par un accompagnement inefficace, voire contre-productif, où les conseils ou les exercices proposés ne répondent pas véritablement à ses besoins, mais reflètent plutôt les attentes ou les lacunes du thérapeute.
L’importance de l’introspection et de la supervision
Ce constat ne vise pas à discréditer l’ensemble des professionnels, mais à souligner l’importance cruciale de l’introspection et de la supervision dans ces métiers. Un thérapeute conscient de ses limites et engagé dans un travail personnel régulier sera bien plus à même d’offrir un accompagnement de qualité, exempt de projections et ancré dans une réelle bienveillance.
Choisir un thérapeute, c’est aussi s’interroger sur son parcours, sa maturité émotionnelle et sa capacité à incarner ce qu’il transmet. Un accompagnement de qualité repose sur un équilibre subtil entre savoir-faire et savoir être, où la lucidité sur ses propres failles devient une force au service de l’autre.
Phil Tchang